vendredi 21 décembre 2007

Les Soeurs Minami - épisode 2 - faire des "funny things"

Écrire à propos de Minami-Ke est extrêmement difficile. Pourquoi?

Parce qu'il se passe rien!

Et pas juste un petit rien ordinaire. Non! Il ne se passe totalement et absolument rien. Full rien. C'est 100% plein de rien.

Et c'est parfait comme ça!

Mais n'empêche, ça ne me donne pas beaucoup de matière pour écrire. Bah, tant pis. C'est comme des vacances alors!

Alors voici ce que je propose. Je prends mes vacances et vous me promettez de ne rien tenter de bizarre ou d'étrange. Pas de "funny things", si vous voyez ce que je veux dire. Compris?

mercredi 12 décembre 2007

Réflexions sur Chobits

Pour une raison obscure, j'ai décidé de réécouter Chobits. En fait non, il n'y a rien de mystérieux là-dedans. Je cherchais juste une petite série légère à écouter dans l'autobus sur mon DS. De préférence une série sur laquelle je n'ai rien à dire afin de m'éviter de devoir écrire dans ce blogue. Sauf qu'évidemment, narF a toujours plein de choses à dire.

Chobits a été mon 2ème anime après Evangelion. À l'époque, je travaillais sur mes épisodes de Sérieusement Loin et je prévoyais ajouter un personnage robot appellé Buzz. J'avais élaboré un concept que je trouvais particulièrement original de personnage humanoïde avec un comportement d'ordi. Sauf que j'ai lu plus tard sur internet que mon idée avait déjà été faite dans Chobits. C'est pour ça que j'ai écouté la série. À l'époque, je l'avais trouvé particulièrement drôle (du moins la première moitié, avant le virage dramatique). Évidemment, en réécoutant certains épisodes par après, je me suis rendu compte que c'était loin d'être une très bonne série.

Je n'ai même pas envie de m'attarder sur le plan de l'humour de la série. On a affaire ici à un tas de jokes perverses et douteuses, la plupart du temps causé par cet enfoiré de Hideki qui ne sait pas se comporter en public. Non, définitivement, je n'ai pas envie de parler de ça, que je considère comme le pire aspect de la série. Quoique quand on y pense, Hideki n'est que le reflet des spectateurs otakus friand de ce genre d'humour désagréable. Mais passons...

Avouons-le, ces temps-ci, les otakus ont la vie dure. Beaucoup d'animes se moquent carrément d'eux (Lucky Star!), d'autre nous montre le phénomène à la manière d'un docu-fiction (c'est du moins ce que j'ai lu à propos de Welcome to the NHK). Mais beaucoup de série tente de dé-otakutisé les nerds-pas-de-vie écouteurs d'animes. Genre dans Evangelion justement. Dans EVA, toute la série était construite pour attirer le plus d'otakus possible, pour ensuite les balancer en bas d'une tour en leur disant à quel point ils sont pitoyable et en leur disant de sortir de chez eux pour parler à des vrais personnes au lieu de se borner dans leur univers d'animes douillet.

Dans Chobits, on retrouve un peu le même thème mais apporté avec un peu plus de subtilité. Ceux qui se rappellent d'Evangelion se rapellent surtout des 2 derniers épisodes dans lesquels on nous balançait des messages flash dans la figure en faisant une psychanalyse des personnages tordus de la série et en camouflant un flagrant manque de budget sous une couche artistique particulière. Dans Chobits, on se calme un peu le pompon et on y va plus doucement en utilisant des métaphores. D'abord, on nous présente un monde où les robots sont extrêmement réalistes et s'imbriquent dans la vie sentimentale des différents personnages. Hideki va même jusqu'à se demander s'il est vraiment amoureux de sa Chii. En soit, les thèmes abordés dans la série ne sont guères différents de ceux qui apparaissent dans les romans de science fictions d'Asimov. Mais on les abordent vraiment dans une optique d'obsession. Hideki devient obsédé par son robot. Les otakus sont obsédés par les petites filles d'animes. Je trouve que le parallèle est intéressant. Le message passe.

Ce qui est drôle, c'est justement qu'on nous présente Chii comme étant la fille parfaite. Non seulement elle est incroyablement jolie mais en plus CLAMP s'est amusé à lui faire porter tout un tas de costumes agichants. Mais la technique utilisé ici est la même que dans Evangelion : tenter d'accrocher le plus d'otakus possible. La preuve qu'ils ont réussit c'est qu'on voit encore des tonnes de cosplay de Chobits dans les conventions japonaises. Des tonnes de Chiis avec les tonnes de costume varié de la série. Et comble du fan service, une Chii jumelle version gothique qui fait des câlins à notre Chii dans sa robe blanche et pure. Les otakus aiment ça, leurs petits fantasmes ont été touchés et les animes plus récent en ont profité pour repiquer l'idée et la réutilisé au point d'en faire un cliché historique ou, comme on dit sur le net, un moe-mode!

Je parlais plus haut des métaphores dans Chobits. Ceux qui ont écouté Chobits se rappellent sans doute aussi des fameux albums d'histoire illustrées qui hypnotise Chii et semblent avoir été écrit précisément pour elle. L'auteure de ces livres d'écrit un monde qui ressemble à l'univers de l'anime mais où tout est schématisé. On y décrit une ville où les humains vivent chacun dans sa bulle, en obséssion avec leur "ça". Les "ça" sont décrit comme ayant le pouvoir de réaliser tout les voeux des humains et de les rendrent heureux. Mais les "ça" ne sont pas humains et Chii se dit que, si un jour quelqu'un venait à être obsédé par elle, il faudrait qu'elle s'en aille.

Ces fameux albums, qui nous dévoilent discrètement un paquet de mystères de l'animes, ont vraiment été fait pour être vague et imprécis. D'abord, pourquoi avoir écrit "ça" au lieu de simplement parler des robots? Est-ce qu'il y a un sens caché? Évidemment! Il y a deux niveaux d'abstraction dans ces livres. D'abord, on y fait une méthaphore de ce qui se passe dans la série avec Hideki qui devient amoureux mais aussi avec les autres personnages et leur robot. Mais ensuite, on peut aussi se dire que les livres d'écrivent le monde réel des otakus. Des gens qui deviennent obsédé par une seule et unique chose, qui vivent dans l'individualité sans jamais sortir de chez-eux. Chii se dit justement qu'il faudrait qu'ils sortent de chez eux pour expérimenter dans le monde réel.

La question est de savoir : est-ce que ça a fonctionné? J'en doute. Je suis d'ailleurs convaincu que peu de gens l'ai remarqué. Moi-même, la première fois que j'ai écouté Chobits, je n'ai absolument rien vu de tout ça. Je m'étais arrêter au premier niveau des livres où le "ça" désigne les robots. Comme quoi Clamp a réussit à nous passer un beau message critique de la société sans que personne ne s'en rende vraiment compte. Et le fait que Chobits soit aussi populaire dans les milieux otakus montre que la situation est plutôt ironique.


Je termine en donnant une petite mention pour la musique de la série. Ça colle vraiment bien et c'est plutôt original dans son genre. Et comme personne ne porte jamais d'attention à la musique, je m'efforce de la signaler quand c'est bon! En tout cas, ça compense pour l'animation très très minimaliste de la série!