jeudi 8 mai 2008

Uta~Kata - épisode 2 - charge émotive et charge sexuelle

J'en reviens pas de comment cette série peut être chargée. Il y a plein de petits détails dissimulés par-ci par-là. Il faut être super attentif pour les remarquer. Et c'est important de les remarquer parce que c'est la clé qui nous permet de comprendre la série.

Le problème, c'est que c'est enseveli! Tous ces petits détails sont masqués par une épaisse couche de pantie-shots et de scènes répétitives ou qui semblent inutiles. Par exemple, on n'arrête pas de revoir la madame-juchée qui espionne Ichika et qui semble être au courant du destin qui lui arrive, du fameux "test" qu'elle n'arrête pas de mentionner. À force de trop voir ce genre de plan inutile, on fini par "s'endormir" : notre oeil décroche et on perd notre attention. C'est exactement pour ça que j'ai rien compris d'Uta~Kata la première fois que je l'ai écouté. J'écoutais ça comme un petit anime léger et comique et passablement endormant. Foutu que je me trompais!

De quelles subtilités je parle? Voyons quelques exemples concrets tiré de l'épisode d'aujourd'hui. D'abord de l'échange d'adresses courriel au début. Ryou, le chum délinquant de la fille, fait du cruzing un peu partout et demande l'adresse d'Ichika. Évidemment, elle n'a pas particulièrement envie de lui donner sauf qu'elle se sent obligée de le faire. Pourquoi? Parce que Manatsu vient de dire "Tu vas quand même pas lui donner ton email?!". Par pression sociale, par "psychologie inverse", Ichika se sent forcée de lui donner pour excuser la conduite de son amie. Et c'est là l'élément déclencheur des événements suivants de la série. Évidemment, c'est un petit détail. Au début de la série, ça passe inaperçu parce qu'on ne peut pas deviner qu'en réalité, Manatsu veut la forcer à donner son courriel pour que les événements suivants surviennent, parce que ça va la forcer à utiliser un djinn et donc parce que c'est nécessaire pour le test. De par sa nature, on peut très bien supposer que Manatsu a un certain pouvoir sur le destin.

Ensuite, y'a le symbole de la lune. J'ignore si la Lune a une symbolique particulière dans la mythologie japonaise. Et d'ailleurs, on s'en fout pas mal. L'important c'est de se rappeler que la Lune c'est "une patente qui éclaire un peu quand il fait noir", comme une veilleuse. Et c'est exactement ce que Ichika devient dans cette épisode : une veilleuse! Son pouvoir de Djinn n'est vraiment pas impressionnant. Elle n'a fait qu'éclairer. Big deal! Sauf que c'est elle qui apporte la lumière sur la scène de chicane entre Ryou le punk et sa blonde. Sauf qu'il faut probablement le prendre au seconde degré. Comme dans l'expression "à la lumière de la vérité". Parce que c'est justement lorsque la lumière surgit que la vérité commence à sortir dans le couple.

Et d'ailleurs, c'est directement en lien avec ce qu'Ichika déplore. À cause de ses pouvoirs, elle est obligée de mentir plus souvent et elle aime vraiment pas ça. On a même droit à un récapitulatif express de tous les mensonges qu'elle a fait depuis le début. Et donc, comme pour se faire pardonnée d'avoir autant menti, elle apporte la lumière de la vérité sur la scène. Et ça permet de servir d'introduction à la thématique du mensonge qui sera plus présente plus tard dans la série.

Évidemment, c'est mon interprétation personnelle de l'épisode. Je peux me tromper mais je doute que ce soit le cas. Je pense que l'auteur de la série a voulu laisser quelques trous dans son oeuvre pour nous obliger à y réfléchir et à l'interpréter.

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Vous savez ce qui m'a le plus écoeuré de cet épisode? (bon pas tant que ça finalement, en fait je viens juste d'y penser) C'est que la thématique du viol est à peine élaborée! Je m'explique. Dans le climax final, Ryou le méchant poursuit Ichika après l'avoir cruzé en masse. Elle ne l'aime pas trop et surtout, elle refuse ses avances. Sauf que lui s'en fout et lui court après. Après une longue course, il finit pas les rattraper et, attrapant Ichika par le collet, lui déchire sa blouse. Bon, c'est présenté comme un accident et c'est peut-être même juste une excuse pour nous montrer la brassière d'Ichika (fanservice oblige, foutu!) mais je me dit, tant qu'à parler de viol pourquoi ne pas élaborer un peu plus? La série est super chargée sexuellement (on n'arrête pas de faire des gros plans sur des dessous de jupes, des gros plans de bustes féminins avec la poitrine bien en évidence, des plans de caméra qui passe entre les cuisses de Manatsu en mini-shots, etc) et pourtant, elle évite d'aborder vraiment la thématique du viol. C'est à n'y rien comprendre.

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La séquence durant la course d'Ichika et de Manatsu alors qu'elles sont poursuivies par Ryou est vraiment hot et présente un très bon exemple de comment on peut économiser sur l'animation en utilisant du montage sonore. J'ai pris le temps de revoir cette séquence et je me suis rendu compte que les plans où on les voit courir sont finalement très peu nombreux. Un peu au début et un peu à la fin. Entre les deux, on voit et on entends un très cool montage. Du côté de l'image, on voit des choses peu rassurantes : l'ombre d'une ruelle et une fenêtre de temple rouge, un masque de démon effrayant, l'entrée d'un cimetière, etc. Du côté sonore, on entends les deux filles qui courent et qui paniquent à l'idée d'être poursuivit ainsi. On les entends être essoufflées pendant que la caméra fait un panoramique sans qu'on ne voit aucun personnage. C'est comme si la caméra suivait les personnages qui courent, sauf qu'on ne les voit pas. Et le fait de ne pas les voir augmente la panique du spectateur. Ainsi donc, malgré le fait qu'on ait voulu économiser sur l'animation de personnages qui courent dans les rues, on réussit l'exploit de faire ressentir aux spectateurs la panique des personnages. Cool hein?

Bon, c'est assez pour aujourd'hui! Ça me prend 3 fois plus de temps d'écrire tout ça que d'écouter les épisodes! J'espère au moins que ça vous plait!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Merci d'avoir un blog interessant